mercredi 1 mai 2013

Cathy-la-mytho



Depuis le dîner chez ses amis-que-j’aime-pas (cf chronique du 20/04/13), Crapaud sent que ça fouette le roussi avec moi. Je suis de moins en moins emballée par notre relation. J’ai même arrêté de chercher des prénoms pour nos gosses, preuve que je n’exagère pas !
Du coup, bim ! Surprise ! Il m’emmène en weekend prolongé.
Je passerais sur le fait que je lui avais dit que je passais le weekend chez mes parents pour profiter de ma Mama, mon Papa, mes frères, ma sœur et son mini-fauve de fils et qu’il n’en a pas tenu compte. Cela ne lui a pas semblé important apparemment.
« Rooohhhh Cathyyy…. Ta famille tu la vois tout le temps, tu pourras les voir à un autre moment. Un weekend en amoureux avec moi, ça n’arrive pas tous les jours. Tu as de la chance, tu sais ? Je ne fais pas ça souvent avec mes copines ! ».
Ok, donc je vais oublier l’intégralité de cette dernière phrase pour pouvoir passer un bon weekend.
Je me détends dans la voiture, tandis que nous sortons de Paris, direction l’Ouest. Je m’imagine une petite maison d’hôte où on mange de la cuisine de grand-mère (grasse, par pitié !) et des balades en bord de mer, enlacés et amoureux.
Mon portable vibre. C’est Mama.
« Cathyyyyyyy, mi pericotito !!! »
(Note de Cathy : ça veut dire ma petite souris…).
« Como estas ? Tu nous manques tu sais ? Nous sommes tellement déçus que tu n’aies pas pu rester avec nous. Ton weekend professionnel tombe vraiment très mal. Cruella n’a aucune pitié pour toi ! »
Oui. Honte à moi. J’ai menti à ma Mama. Etant péruvienne et, pour des raisons culturelles évidentes, elle n’aurait JAMAIS compris que j’annule un weekend avec le noyau familial pour aller roucouler avec un mec qu’elle ne connaît pas (et même pas péruvien…). La fée du courage n’étant pas passé sur mon berceau, j’ai préféré trouver l’excuse d’un weekend professionnel facile à lui faire avaler puisque Mama sait que Cruella me torture au stalag. D’ailleurs, cette dernière étant malade depuis quinze jours, je soupçonne Mama de lui faire des incantations incas pour qu’elle décède. Sachez qu’on ne touche pas au pericotito de la Mama.



« Tu nous manques tellement mi bebe… » soupire Mama.
« Maaaa… On s’est vu la semaine dernière et je passerai dimanche en rentrant de… enfin, en terminant mon weekend de boulot, ok Mama ? »
« Ok hijita. Je te garderai du ceviche, si tes frères et sœur ne mangent pas tout ».
A cet instant, je hais mes frères et sœur que je jalouse à mort. J’ai très envie d’être avec eux et je m’en veux de mentir comme une ado. Peut-être que mon inconscient ne veut pas admettre que je sors avec Crapaud et que je n’assume pas et que c’est pour ça que je mens… Il doit y avoir une explication psychologique à tout ça, non ?
« Nous partons à la mer, me dit Crapaud lorsque j’ai raccroché ».
A la meeeeeeer ? Génial, je suis trop contente. Ça me console un peu.

« A Deauville » poursuit-il.

Et merde…

« Nous rejoignons Victor, il veut nous faire visiter le haras de son cousin demain. Nous passerons le weekend dans sa maison de campagne avec quelques amis ».

QUOIIIIIIIII ??? Ce n’est pas DU TOUT un weekend en amoureux ! Et puis les canassons ça fouette. Et puis, je n’ai pris que des talons pour faire la belle. Maintenant, je vais les niquer avec du crotin de canasson-qui-fouette. Et je vais me faire chier à écouter Victor parler de lui. Et puis la bouffe est immangeable quand il est dans une cuisine. MAIS PENDEZ-MOI !

Crapaud continue :
« J’ai bien vu que le courant n’était pas forcément passé lors du dîné que nous avons passé chez lui, c’est pourquoi ce weekend tombe à pic pour que vous appreniez à vous connaître. C’est mon meilleur ami tu sais ? C’est important pour moi que vous vous entendiez bien. Ah, et dimanche, nous participerons à une vente aux enchères de tableaux, avec Victor. Je cherche une toile pour mon salon ».
MOURIR, JE VEUX !
Je me rêve en jogging chez Mama, avec mes frères qui préparent des cocktails-trop-alcoolisés, Mama et ma sœur aux fourneaux occupée à contenter mon estomac de Mammoutha, Chucky-mon-neveu qui régurgite son biberon et trouve ça rigolo, et Papa qui choisit le vin.
C’est forcément la fée-des-enfants-pas-sages qui me punit d’avoir menti à ma Mama pour ce weekend ! C’est bien fait pour moi, j’avais qu’à être sage.
En signe de protestation, je vais chier dans les box des canassons histoire de niquer leurs sabots. Bien fait pour eux ! 

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